Le cadrage concerne la proximité de la "prise de vues". Elle est fondamentale dans l'organisation de l'image jouant sur les plans et la " profondeur " de champ

.Cadrer c'est prendre parti, mettre en valeur un sujet par rapport au reste de la scène. Avant le Symbolisme puis l'Impressionnisme en peinture et surtout avec l'apparition de la photo, du cinéma et de la BD, les cadrages des sujets dans une oeuvre étaient relativement peu variés, conventionnels et le plus souvent représentaient le sujet en plan général, en vue d'ensemble.

Le cadrage adéquat, outre le choix du plan, doit tenir compte de l'angle et de la prise de vue.

Angles et prises de vues

Les angles de vues sont définis par l'emplacement de " l'observateur ". La plongée est une prise de vue faite d'un point d'observation plus élevé que le sujet ; le sujet est vu de dessus. La plongée est ‘objective’ si la scène est vue depuis une hauteur réelle (sommet d’une montagne, grue, terrasse) ou ‘subjective’ si vue depuis une hauteur "virtuelle" ou non incluse dans la scène (vue du ciel, du plafond)

La contreplongée est une prise de vue faite d'un point d'observation moins élevé que le sujet. La taille et l’importance du sujet sont renforcés et valorisé : les architectures sont magnifiées, les personnages donnent impression de puissance ou d'arrogance. L'angle plat est une prise de vues faite d'un point d'observation situé au même niveau que le sujet. C'est le cas le plus courant.

La prise de vue par défaut est celui d'un humain debout regardant au loin ; les angles sont de face, de profil, de dos, de biais (1/4, ¾, etc.)

Les vues de face et de profil sont instinctivement appliqués par les enfants : les personnes sont d’abord réalisées principalement de face, contrairement à certains animaux réalisés de profil. Avec la maîtrise progressive du mouvement, la tendance à l’utilisation des différentes vues de face et de profil à dessein, se généralise.

Les formats sont d'abord liés, voire dépendants des moyens utilisés : un travail à la peinture s'effectue en principe sur un format supérieur à celui utilisé pour un travail à la plume ou au crayon. Tous ces principes ont leurs exceptions et la production artistique contemporaine apprécie les très grands formats.

Dans l'occupation de la surface on tachera de mettre en évidence deux principes importants dans la perception de l'espace. Le premier relève la difficulté liée à la hauteur (au-dessus, au-dessous) sur un même plan. Le second, plus difficile, renvoie aux notions devant et derrière. Une solution consiste à superposer deux éléments, le premier masquant partiellement l'autre, voire à varier les proportions en conséquence. On veillera cependant à faire remarquer les plans : sauf quelques exceptions, l'élément de derrière ne se place pas 'plus bas' sur l'image.

L'encadrement participe à la mise en valeur d'une image et à la valorisation du travail de l'élève. Il est important de prendre conscience de ces deux plus-values, autant pour le produit fini que pour la reconnaissance des efforts réalisés par le créateur.

Les supports usuels utilisés en Europe renvoient au format international basé sur une propriété intéressante -déjà découverte par les Arabes en des temps anciens...- qui permet, lorsque l'on partage la feuille en deux parties égales, de retrouver les mêmes proportions (qui correspondent à la racine carrée de 2 notée √2, √2 ou 2^1/2).

Dans certains pays -dont les Etats-Unis et le Canada- on continue cependant à utiliser des formats différents.

Dans la production artistique on peut utiliser toutes les formes -géométriques ou non- que l'on souhaite : le rectangle, le carré, le disque, etc. ou d'autres en fonction d'un contexte imposé ou pour des choix libres. L'artiste américain Stella en fait l'éclatante démonstration.

Le plus souvent la forme appropriée dépend de la dynamique du sujet: une vaste étendue est mieux rendue avec un support horizontal alors que la hauteur (grandeur d'un modèle) le sera avec un support vertical.

La vie quotidienne démontre très explicitement la variété d'utilisation des formes diverses dans l'étiquetage et l'emballage de produits. Quelle que soit la forme, le graphiste s'arrange pour placer les éléments incontournables de la marque à vendre.

Les notions d'occupation de l'espace et d'orientation (haut et bas) ne sont pas toujours acquises et méritent une attention dans les petits degrés. On travaillera progressivement les concepts de latéralité, d'emplacement, sans chercher les complications