Osons sortir en ville faire des sciences de la nature !
Nous imaginons souvent que pour faire des sciences de la nature avec nos élèves, nous avons besoin de grands espaces verts comme une forêt, une prairie, un grand jardin… Et que, par conséquent, il parait difficile de faire des sorties « nature » en plein centre d’une ville. Et pourtant…
Quels sont les coins de nature en ville ?
Ouvrir son regard, voir la ville autrement, c’est là que tout se joue. Habituellement, ce sont principalement les constructions, les commerces, l’architecture qui attirent notre regard en premier. Lors d’une balade, prenons le temps de chercher les coins de nature en ville : un parc avec des arbres, de la pelouse, des fleurs ou alors une petite rivière qui la traverse, un vieux mur végétalisé, une terrasse, des arrangements floraux sauvages ou entretenus… Le choix est vaste. Arrêtons-nous un instant sur les vieux murs.
Des murs vivants
Toutes les villes abritent quelques vieux murs en pierres apparentes, qui parfois illustrent un pan de l’histoire, du patrimoine historique ou purement esthétique. Néanmoins, ils regorgent d’une grande biodiversité. En effet, toutes sortes d’organismes y vivent, comme des mousses, des lichens, des champignons, des fougères, des plantes qui fournissent une nourriture abondante et variée à de nombreux animaux, comme des insectes, des araignées, des escargots, qui en nourrissent d’autres à leur tour : araignées, lézards, oiseaux… Ensemble, ils forment un mini écosystème complexe et intéressant à observer et à étudier. Une vraie jungle miniature. Certains murs abritent même des espèces rares qu’il est important de préserver en évitant des nettoyages trop abrasifs, des restaurations inappropriées ou encore des destructions.
Le climat sur les murs peut parfois être rude : chaleurs extrêmes, grande sécheresse, ce qui met souvent les organismes y vivant à rudes épreuves.
Faire découvrir cette biodiversité incroyable à nos élèves avec les lunettes du scientifique
Mettre en place une démarche scientifique autour des murs de sa ville est une activité intéressante pour les élèves de tous les âges (même des adultes) mais concentrons-nous sur les élèves du cycle 1 en leur posant une question de départ : Y a-t-il de la vie sur les vieux murs ? Les élèves peuvent donner leurs hypothèses sous forme de dessins ou oralement. Dans ce moment primordial, l’enseignant encourage l’envie de comprendre, la curiosité et le questionnement, laisse un moment de réflexion et d’expression libre, écoute ses élèves afin de percevoir ce qui est connu ou non et enfin veillera à garder une trace des éléments de réponse.
Comment prouver ce que l’on dit ? Une exploration sur le terrain s’impose. Les élèves, munis de loupes, d’un carnet d’observation et d’un crayon, se rendent vers un mur de leur ville afin de faire une observation détaillée et de relever des éléments de réponse. Durant cette phase sur le terrain, la sécurité en bord de route est primordiale et doit être discutée avec tout le monde.
Si le mur choisi regorge de mousses ou de lichens et que tout est sec, l’expérience décrite ci-dessous permet de dévoiler un spectacle inattendu au travers d’une loupe un spray d’eau en main :
- Choisir une mousse très sèche et l’observer à la loupe.
- L’arroser avec le spray abondamment.
- Observer ce qu’il se passe avec la loupe après arrosage : les feuilles absorbent l’eau, se déploient et redeviennent vertes en quelques secondes. Impressionnant, voire même magique.
L’expérience peut être renouvelée à volonté sur toutes les mousses du mur. Et en peu de temps un mur gris redevient vert. Garder une trace de cette expérience avec des photos avant-après permettra aux élèves de l’expliquer aux parents.
De retour en classe, les élèves pourront refaire un dessin ou simplement un inventaire collectif de ce qu’ils ont observé, ce qui permettra de répondre à la question de départ. Bien sûr, l’expérience de la mousse y tiendra une bonne place si elle a pu être menée, mais on aura tout le reste de la récolte, notamment les végétaux, qui sont aussi « vivant » que les animaux. Des photos prises lors de la sortie pourront illustrer une affiche, commentées par les élèves et permettre d’institutionnaliser ce qui est essentiel à retenir : Conformément à MSN 18, on veillera à montrer l’unité et la diversité du vivant, par exemple : sur un vieux mur vivent des plantes et des petits animaux, ou encore : les plantes ont besoin d’eau mais certaines arrivent à résister à la sécheresse (mousse).
Et ensuite ?
A la fin de l’enquête, l’enseignant peut apporter des suppléments d’informations sur le sujet au travers d’images, de livres documentaires, de guides de détermination, de vidéo, … Cette étape permet aux élèves non seulement de se référer à des sources pour argumenter leurs propos mais aussi de comparer ce qui a été observé avec ce que les scientifiques ont rapporté dans les livres.
Et finalement, à travers cette courte activité « nature », les élèves entrent progressivement dans la démarche scientifique (MSN 15). L’enseignant aura initié ses élèves à une manière de penser le monde en passant par l’exploration de l’unité et la diversité du vivant (MSN18). De plus, il aura ouvert leur regard sur la ville et la mini biodiversité qui s’y trouve.
Sortez de votre classe, partez en expédition dans votre ville et explorez vos petits coins de nature… Ouvrez bien les yeux !
Bonne balade et bonne expérimentation à vous.
L’animation est à votre disposition pour vous accompagner dans vos démarches, les mardis et jeudis ! N’hésitez pas à prendre contact !
Animation SN et SHS Cycle 1
Corinne Michellod
079/714.79.20
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.