De la musique alitée à la musicalité

 

 

DE LA MUSIQUE ALITEE A LA MUSICALITE

Si l’on en croit l’opinion publique (du moins celle qui est proche des milieux musicaux), l’éducation musicale en Valais souffre d’une image légèrement écornée. Elle aurait besoin de soins certains.

Si l’école enfantine paraît plus ou moins épargnée (chacun sait qu’on y fait que jouer…), les autres degrés de la scolarité ne sont point épargnés et plus on monte dans les degrés, plus ça se gâte.

Grille-horaire

On reproche tout d’abord la modification de la grille-horaire (augmentation de 60 à 90 minutes dans les degrés 1-4P, diminution de 60 à 45 minutes en 5-6P). A ce sujet, qu’on nous permette de rappeler que, globalement, le temps imparti à la musique dans la scolarité obligatoire n’a pas changé.

D’autre part, plusieurs enseignants trouvent que 90 minutes c’est trop, d’autres regrettent la sous-dotation des 5-6P. il y eût aussi, au moment de la décision, peu de réactions de la part des intéressés.

Enfin, il nous semble que la qualité des leçons données est plus importante que le temps imparti.

Pression sur l’école

On ne peut nier que la pression économique et sociale sur l’école est grande. Il faut de meilleurs résultats en sciences, en maths, en français, en allemand, en anglais, entre autre. Grande est la tentation de l’enseignant primaire de ne point résister à cette pression et de ne plus reconnaître l’importance de la musique pour le développement de l’élève. Il y a effectivement de quoi être déstabilisé.

Motivation

Nous osons affirmer et d’autres l’ont fait avant nous :

« Si l’enseignant est motivé, la classe le sera, la musique sera vivante dans les classes et les résultats scolaires des branches dites essentielles seront loin d’être en péril ».

Car les moyens d’enseignement sont nombreux, particulièrement en ce qui concerne la chanson. Enregistrements, accompagnements musicaux, textes, partitions sont à disposition et cela pour un répertoire d’une très grand variété.

Réflexion

La fête cantonale 2010, qui a réuni 4000 élèves à Fully, essentiellement des classes primaires, prouve que dynamiser sa classe par le chant est possible avec des répertoires intéressants et bien adaptés. Cependant, beaucoup de choses restent à faire.

La verticalité des apprentissages dans le domaine musical entre les diverses années de la scolarité obligatoire reste aléatoire. Bien trop peu de personnes se réfèrent encore au plan d’étude et aux moyens officiels. Pour les grands degrés la course aux nouveautés, aux derniers tubes, pas toujours « chantables », prétérite souvent une bonne formation musicale. Une analyse des contenus des cours de musique doit rester une priorité. Dans ce sens, le PER et ses 4 domaines : expression, perception, technique et culture, apportera un bon recentrage. Et une claire distinction entre savoirs savants et savoirs enseignés demeure essentielle.

Souhait

De manière générale, il serait souhaitable de développer :

- une philosophie musicale propre à émerveiller les élèves par une approche pédagogique continuellement renouvelée.

- une culture vivante qui lie les individus les uns aux autres et approfondit leurs rapports, comme cela était le cas dans la Grèce antique.

- des liens entre les disciplines scolaires pour donner à chacune tout son sens.

Ainsi, la musique alitée deviendra la musicalité.

Bernard Oberholzer / Jean-Maurice Delasoie


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