Le dessin d'imagination consiste à créer à partir de sa réserve personnelle d'images intérieures (images mémorisées ou innées) et en projeter de nouvelles (par intuition, réflexion ou en réaction à ce qui apparaît sur le support). Il révèle en particulier les impressions et les sentiments, les émotions et la sensibilité (pensée visuelle, figurative et fluidité idéationnelle). L'activité commence par un travail d'introspection, la source d'inspiration se trouvant en soi.
Pour l'éveil de l'imagination on se référera aux techniques propres à stimuler la créativité comme les activités de " remue-méninges ", d'écriture automatique, de jeux de hasard (exemples : le cadavre exquis, la pêche aléatoire aux mots, les compositions aléatoires, les échantillons à intégrer) les procédés qui relèvent du hasard (jeté d'objets, taches, techniques surréalistes ou aux " tours de main ") ainsi que les entrées sensitives (odeur, goût, bruit, sensation tactile) parmi d'autres.
Le dessin de mémoire consiste à reproduire avec un souci de justesse ce qui a été vu, observé, analysé et mémorisé avec plus ou moins de précision et de rigueur. L'activité exige une grande attention durant la phase de perception (perception globale et analytique), elle développe la mémorisation visuelle (Apprendre à " photographier " mentalement).
Remarque : Comme on apprend des poésies, des formules ou un vocabulaire en langue étrangère, il est possible d'entraîner et de développer la mémoire des images.
Les applications scolaires spécifiques renvoient par exemple à l'environnement (en géographie se remémorer les éléments d'un paysage ou restituer une carte, en histoire se souvenir des détails d'un document visuel complexe (exemple les éléments défensifs du château-fort), en sciences identifier les caractéristiques morphologiques de l'animal, noter les différences entre les espèces (Darwin aurait procédé ainsi !), en orthographe mémoriser la graphie ou en rédaction restituer avec précision un décor observé, et ainsi dans toutes les situations où l'image présentée est en relation avec la notion à apprendre, chaque fois qu'elle a du sens, qu'elle est exploitée à dessein.
Comme moyen d'enrichissement de la perception, en vue de renforcer la mémorisation, on utilisera la description verbale -versant auditif- en sériant les éléments par registre (par exemple : la forme, la couleur, la matière, la structure) en évoquant le vécu des élèves ; on utilisera également le mouvement -versant kinesthésique- par le mime ou le geste.
Parmi les exercices préparatoires, les devinettes obligeant l'attention visuelle dans un contexte donné (" De mémoire, comment était habillé tel intervenant ? ") ou des jeux visuels (répéter exactement les gestes proposés par un élève de la classe, retrouver les différences entre deux dessins, les jeux de mémo).
Le dessin d'observation consiste à reproduire avec justesse le modèle qui se trouve en permanence sous les yeux du dessinateur. L'activité développe la concentration et l'acuité visuelle, oblige un regard soutenu sur le modèle. Cet exercice convient au dessinateur dès son stade de réalisme visuel. La difficulté varie certes selon le modèle, mais aussi selon ses dimensions. Un modèle en 2D, ou s'en approchant (comme une feuille d'automne plane), est plus simple qu’un modèle en 3D. La taille du modèle, comme son éclairage, interfèrent dans les modalités de l'observation : de façon générale, les formes géométriques sont plus simples à restituer que les formes organiques, aléatoires, ou les académies (main, visage).
Le dessin d'étude, au service d’un autre travail (sculpture, marqueterie, architecture, etc.) consiste à la recherche d’une idée, son approfondissement et une meilleure compréhension, une véritable visualisation d’une idée. Il rejoint l’acception de dessin d’imagination dans le sens germanophone de Vorstellungskraft, soit la capacité de se représenter des images que l’on n’a jamais vues auparavant. Cette pratique place le dessin comme méthode préparatoire, vers une autre réalisation.
La copie, activité éloignée de l'expression, elle est pratiquée dans le cas d'un transfert ou d'un agrandissement de l'esquisse vers le support définitif ou spontanément, par goût ou pour étude.
La copie libre peut s'appuyer sur l'une ou la combinaison des méthodes proposées sous dessin d'observation.
La copie " exacte " peut se faire à la main ou par le biais d'appareils (photocopie, projection photographique sur support sensible à la lumière par exemple) ou par des produits chimiques (transfert d'une image sur papier glacé vers un support)
Le papier carbone est une solution intéressante dans certains cas, comme sa variante " artisanale " qui consiste soit à utiliser directement le gras du trait original (après inversion de la feuille) ou soit l'ajout posé au dos de celui-ci ou autres " trucs " qui permettent de laisser une trace.
Le décalque reste une manière de procéder : utiliser un papier translucide, ou sinon une table lumineuse et à défaut (et pour les grands formats), profiter de la lumière naturelle et d'une grande vitre (superposer le support définitif et le modèle contre la vitre).
Il existe dans le commerce des pantographes, instruments composés de tiges articulées qui permettent de reproduire à l'échelle, de réduire ou d'agrandir un dessin.
Une autre solution, souvent utilisée dans le cas d'agrandissement d'un projet, consiste à projeter l'image grâce au projecteur de diapositives, à l'épidiascope, au beamer ou plus simplement au rétroprojecteur.
Ces modes se combinent entre eux au gré des besoins et des intentions de création.